Sega et sa Logistique, le stockage et le transport .
Cet article ne parlera pas à tout le monde. On peut cependant se rendre compte de l'importance de SEGA et imaginer le nombre d'entreprise qui dépendait directement où indirectement d'elle. Ce dossier est en lien avec l'article du SAV de Sega France. Bonne lecture !!!
Avec la Dreamcast, Sega revenait de loin. L'entreprise avait traversé une période noire lors de l'arrivée de Sony sur le marché. Entre 1995 et 1998, Sega avait connu une véritable descente aux enfers (à lire les péripéties de Sega France). Fin 1998, le chiffre d'affraire est proche de zéro tandis que l'effectif de Sega France ne compte plus que 13 personnes contre 140 en 1993.
Cependant, la réplique se préparait dans les bureaux d'études de Sega Japon avec la sortie prochaine de la Dreamcast. 1998 avait été une année de transition pour Sega France en cherchant à optimiser tous leurs outils dont la prestation logistique-transport.
Le stockage
Pendant la période de la Dreamcast, on connaît deux zones de stockage. Il y en avait certainement plus.
Le premier dépôt, celui de la société "Podium Logistique", mandatée par Sega, était prévu pour tout ce qui est lié au SAV. Son adresse était :
Podium Logistique
Services Techniques
Zone Induustielle
593/601 Avenue Blaise Pascal
77555 Moissy Cramayel Cedex
Le second dépôt connu était celui de la société "Dubois", qui servait pour le stockage, la préparation de commandes, les retours et le transport. Voici son adresse :
Edouard Dubois et Fils
Transports et Logistique
48/50 Route Principale Du Port
92232 Gennevilliers
ADR.POST : 75893 Paris Cedex 18
L'outil de travail de Dubois était l'un des plus performants de France. Le centre de stockage ouvert mi-1999 était très sécurisé et proche de Paris. Sega a pu en disposé alors qu'il était vide, donc l'agencé et le structurer en fonction des besoins.
Dead stock dreamcast des années 2000
La collaboration des 2 sociétés débute par une opération hors normes, le lancement national de la nouvelle console fixée le 14 octobre 1999 à minuit. La nuit du 13 au 14, des centaines de magasins étaient ouvert dans toute la France. Ils devaient être approvisionnés dans les temps. Imaginez-vous le volume des marchandises transportées !
La phase 2 consistait à livrer le réassort, de fin octobre à find décembre, période sur laquelle Sega réalisait entre 60% et 80% de son chiffre d'affaires. Il fallait savoir traiter, au jour le jour, un flux imprévisible de commandes et livrer rapidement pour éviter les ruptures de stock.
La phase 3, elle, répondait à un rythme hebdomadaire. Chaque semaine sortait un nouveau jeu destiné à la Dreamcast et celui-ci devait être mis en rayons partout en France pour le vendredi !
Ce second entrepôt remplaça celui de "Performances Logistiques". Le contrat prit fin en mai 1999. Pour vous donner un ordre de grandeur de celui-ci, quelques petites informations à son sujet :
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Il était composé de deux zones de stockage dont une de 4000 m² totalement réservée à SEGA. L'autre faisait 11 000 m² dont 5000 m² pour la firme au hérisson. Il y avait une capacité totale de 15 000 places palettes dont 80 % organisés sous forme de racks de 6 palettes de haut dont le dernier étage était situé à 8 m 40 de hauteur.
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Le staff comprenait une centaine de personnes qualifiée comme par exemple : un data processing engineer, 2 logistics managers, un stock control manager et un qualité contrôle superviseur.
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Les outils à leur disposition était nombreux, 25 transpalettes manuels, 6 chariots élévateurs (3 mâts rétractables, 1 frontal, et 2 préparateurs de commande) et pleins d'autres machines de manutention.
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Niveau informatique, il y avait 1 IBM AS400, 6 IBM PC'S et 25 écrans connectés.
Les propostions d'organisation flexible et adaptable pour SEGA France avec signature du contrat en mars 1991 :
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Réception de 2 containers le samedi matin.
Production des blister le jours même, on parle certainement des blisters rigides.
Préparation le lundi matin et expédition des commandes l'après-midi même.
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Réception de 3 containers vers 22 heures.
Déchargement, contrôle et production des blisters durant la nuit
Préparation et envoi le lendemain matin
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Réception à 20 h.
Production des blisters de 8 h 30 jusqu'à 15 h le lendemain.
Préparation de 9 h 30 jusqu'à 17 h.
Envoi à 18 h.
Je suis responsable logistique de profession, c'est un milieu qui me passionne, chaque jour est différent. En lisant entre les lignes, ces chiffres et ces informations de planification d'arrivage donne un aperçu du volume de marchandise que SEGA traitait sur le territoire français. Imaginez un peu au niveau mondial !!!
Je ne possède pas suffisamment de document pour avoir une idée de la Logistique à l'échelle européenne mais à titre d'exemple, uniquement pour le SAV durant la période Dreamcast, SEGA Europe commanda le 26 juillet 1999 et le 6 septembre 1999 les éléments suivant :
-20000 Bottom Case
-20000 Top Case Assy
-20000 Rating Label
-750 PAL VA1 main board
-4000 VA1 GD Drive
-1300 VA1 I/sub board
-500 VA1 230V AC power unit
Ces nombres élevés correspondent aux quantités de pièces détachées prévues pour le SAV et disponibles au lancement de la Dreamcast. À cela, il faut ajouter des commandes régulières durant toute la durée de commercialisation. Ces pièces étaient sans doute dispatchées ensuite entre les différents pays par SEGA Europe.
L'informatique
Durant la période Dreamcast, le système informatique utilisé était NAVISION.
À cette époque, Sega et son principal actionnaire, le groupe informatique nippon CSK Corps. s'engageait dans le monde du multimédia en signant de nombreuses alliances dans les secteurs de l'internet et de la téléphonie. La console Dreamcast, équipée d'un modem, devait servir de terminal donnant accès à ces nouvelles technologies.
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Les accessoires annulés du Zip Drive (en partenariat avec la société Iomega) et la montre connectée à la Dreamcast (en collaboration avec l'entreprise Suisse Swatch), sont deux parfaits exemples de l'intention de Sega de transformer leur dernière console en station multimédia.
En seulement quelques mois, SEGA Europe avait réussi le pari d'installer un nouveau réseau, de changer totalement le parc matériel et logiciel et de mettre en place un nouveau logiciel, Navision, répondant à tous les besoins de l'entreprise.
Sega Europe, basée à Londre, souhaitait harmoniser les systèmes informatiqus de la France, du Royaum-Uni, de l'Espagne et de l'Allemagne. Si les 2 premiers utilisaient des serveurs AS/400 avec des logiciels différents, les deux derniers, eux, utilisaient seulement des PC, toujours avec des logiciels différents. Le déclic du changement d'infrastructure logicielle a eut lieu à l'échéance du passage à l'An 2000. La mise à jour des AS/400 avait immédiatement écartée, le choix s'est porté sur NAVISION sous Windows NT qui correspondait à leurs exigences :
-Souplesse d'adaptation à l'activité de Sega
-Avoir une dimension internationale avec une grande possibilité d'interconnexion
-Un délai de mise en place et un coût aussi réduits que possible.
L'étude du transfert avait débuté à la fin 1998. La première mise en exploitation eut lieu mi-mai 1999. Au démarrage, les modules Achat/Vente/Stock/Comptabilité/Immobilisations ont été utilisés. Les Ressources Humaines ont été rajouté plus tard ainsi qu'un module spécifique pour la gestion des Ristournes Client en fin d'année. À ce stade, il ne manquait que le service après-vente.
La société INTERFACE DATA s'était chargée de NAVISION. Son expérience en conduite de projets européens a considérablement facilité la mise en place du système en coordination avec Sega Europe.
Les bornes de démonstration Dreamcast :
Les meubles Dreamcast se trouvaient chez "Podium Logistique". En avril 1999 , SEGA France attendaient une vingtaine de bornes de démonstrations NTSC japonaise. Les 500 à 800 autres devaient suivre en juillet. Ils étaient livrés sur 2 palettes, une pour le meuble, une pour le téléviseur (gerbables).
Ils étaient plannifiés, pour la première année de la sorte :
Nombre de meubles en première implantations (500 )
-Rendez vous
-Installation physique, branchement , formation auprès du chef de rayon, remise de document, photographie polaroid, document, etc.
-Reprise des emballages, rapatriement de ceux-ci.
Nombre de meuble en Turn -Over (150)
-Reprise des meubles implantés (rendez-vous, ré-emballage )
-Document de reprise
-Retour sur la plateforme logistique
-Remise en état éventuelle changement de pièce
-Stockage dans emballage d'origine
-Re Livraison
Intervention de maintenance :
-Intervention sur site pour remise en état des meubles sous 24 heures
-Intervention par changement de modules sur place
-Echange standard du meuble et remise en état de celui-ci sur la plateforme logistique.
Moyen d'intervention maintenance :
-Stock de meubles complets (sans TV) de rechange : 40
-Stock de TV de rechange : 40
-Stock de consoles en plus : 50
-Stock de manettes en plus : 100
-Stock de pièces détachées meuble
Nombre de meuble en Trade-Marketing (100)
-Opération ponctuelle avec prise de rendez-vous
-Livraison, installation, récupération, etc.
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On oublie bien souvent à quel point ces meubles demandaient beaucoup de travail dans la chaîne logistique. Nous n'imaginons trop souvent que le stockage des jeux et consoles.
Les campagnes de destructions :
Les campagnes de destruction n'étaient pas en reste comme celle du 30 mais 1996. Le chiffre en palette fait peur, on constate également le nombre de PLV qui pouvait être créées. Exemple avec cette dernière :
-Stock SAV "D" et Softs défectueux : 44 + 17 = 61 palettes
Date début des opération : 4 Juin 1996
-Meubles : 18 palettes
Date d'opération : 5 juin 1996
-PLV : 235 palettes
Date de début d'opération : 11 juin 1996
La production des jeux Dreamcast :
La production des jeux pour la Dreamcast étaient faites en Hollande. La société "EMI Compact Disc" se chargeait du processus de fabrication. Sega Europe ne voulait pas avoir d'entrepôt central contenant de gros volumes pendant de longues périodes. Si la situation changeait, EMI aurait pu, en option, s'en occuper. Ce qui veut dire que dès la production finie, les jeux partaient directement dans les entrepôts des différent pays.
A la sortie de l'usine, pour le stockage et le transport, le hard et le soft(jeux, accessoires et consoles) étaient mis dans des cartons spécifiques que nous appelons entre collectionneurs des "Shipping Boxs". Chaque carton contenait un nombre définis de chaque jeux et d'accessoires.
Vous pouvez télécharger l'ensemble des fiches technique de ces shipping boxs ici ou parcourir les scans ci-dessous :.
Fiche Technique Dreamcast Shipping box Arcade Stick
Fiche Technique Dreamcast Shipping box volant
Fiche Technique Dreamcast Shipping box vibration pack
Fiche Technique Dreamcast Shipping box clavier
Fiche Technique Dreamcast Shipping box console
Fiche Technique Dreamcast Shipping box pistolet
Fiche Technique Dreamcast Shipping box manettes
Fiche Technique Dreamcast Shipping box carte mémoire
Fiche Technique Dreamcast Shipping box canne à pêche
Le transport international et national
Au niveau international (période Dreamcast) :
Pour les consoles et les périphériques, les marchandises étaient expédiées du Moyen-Orient jusqu'au port d'Anvers en Belgique. Ce port fut choisi car Sega y était exonéré de TVA. Sega Europe possédait également une franchise de droit (duty free) pour le Hardware.
Le port d'Anvers était le point de distribution central pour le hardware et les périphériques pour la France, l'Allemagne, l'Espagne et l'Export. Il n'était pas prévu de stocker le produit sur une longue durée. On pourrait imaginer que Sega employait le principe du JIT (Just In Time) qui consiste à éviter la manutention de stockage en faisant partir la marchandise dès qu'elle arrivait à destination vers les différent pays.
Sumitomo, fut probablement nommé par Sega Japon comme commissaire en Douane. La société japonaise fut peut-être également choisie pour l'expédition vers les différents territoires. Au moment d'émettre ce document le 20 avril 1999, des pourparlers existaient avec trois compagnies.
Selon les estimations, à cette date, ils espéraient recevoir les premières marchandises (quantités inconnues par article) pour le début août.
Au niveau national (période Dreamcast ) :
Rousselot SA s'occupait du transport des bornes Dreamcast pour les différentes régions de France durant la préparation du lancement de la console. Son adresse :
Rousselot SA
Déménagement / Garde Meubles
Manutention / Amenagement
110 Rue Descartes
54710 Ludres
Elle pouvait également stocker des meubles Dreamcast dans leurs locaux moyennant une location mensuelle par borne. Par exemple, en date du 21 juin 1999, 10 kiosks étaient prévus pour rester chez eux.
Selon le cahier des charges, la société s'engageait à faire la livraison, le montage, la connexion des matériels, sauf aléas figurant sur le compte rendu.
Les employés avait une formation pour le montage des meubles.
Vous trouverez les scan des modes d'emploi utilisés par le transporteur pour des présentoirs SATURN ci-dessous ou vous pouvez les télécharger ici.
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SEGA Saturn borne de démonstration mode d'emploi Francais
SEGA Saturn borne de démonstration mode d'emploi Anglais
SEGA Saturn borne de démonstration mode d'emploi Belge
SEGA Saturn borne de démonstration mode d'emploi Espagnole
Pour une livraison de 15 meubles, l'assurance étaient de 8000 F pièce (1230 €). Dans le cahier des charges d'un autre transporteur , BOVIS Atantique, les meubles eux étaient assurés à hauteur de 12 000 F (1850 €).
Exemple d'une mission confiée à ce transporteur :
A) Medpi 99 (MedPi Software )
Centre des Congrès Auditorium de Monte Carlo
20 meubles (quantité non définie )
Installations des meubles : 29 juin 1999
Reprises des meubles : 2 juillet à partir de 16 h
-Biarritz
10 meubles Aller le 11.07
Retour le 19.07
-Marseille
25 meubles Aller le 22.09
Retour le 05.10
-Caen
10 meubles Aller le 15.09
Retour le 28.09
La compagnie de transport Bovis Atlantique devait s'occuper du transport des meubles durant la période de commercialisation de la Dreamcast conjointement avec Podium Logistique. Son adresse :
BOVIS ATLANTIQUE SARL
Parc d'Activité de l'Osceraye
PUCEUL
B.P. 16
44170 Nozay
Edit : Vidéo d'époque, dès 37 secondes, qui nous donne un aperçu des entrepôts de SEGA FRANCE (période Megadrive) . Merci à Monsieur Nes de me l'avoir envoyé après avoir lu mon article .
